Otages français en Iran : Macron menace Téhéran après l'inculpation de Cécile Kohler et Jacques Paris
"C'est une provocation à l'égard de la France". Emmanuel Macron a rapidement réagi après qu'on a enfin appris les raisons de l'emprisonnement de Cécile Kohler (41 ans) et Jacques Paris (72 ans) en Iran. Ils sont accusés d'espionnage pour le compte du Mossad, les renseignements extérieurs israéliens, "complot pour renverser le régime", et de "corruption sur terre", selon une source diplomatique occidentale à l'AFP. Cette même source assure que ces accusations sont "infondées".
Alors, Emmanuel Macron a menacé l'Iran, jeudi 3 juillet devant la presse, de "mesures de rétorsion" si l'inculpation du couple était maintenue. Selon lui, Téhéran a fait un "choix inacceptable d'agressivité" et "la réponse ne se fera pas attendre". Il faut dire que le président Français ainsi que le chef de la diplomatie ont parlé, à de nombres reprises, à leurs homologues iraniens ces dernières semaines, notamment à cause de la guerre avec Israël, mais aussi pour leur rappeler que la France veut voir rentrer ses ressortissants.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a récemment déclaré devant le Sénat avoir "adressé aux autorités iraniennes comme aux autorités israéliennes des messages les alertant sur la présence dans la prison d'Evin de nos deux compatriotes et sur la nécessité, s'agissant des autorités iraniennes, de les libérer sans délai pour assurer leur sécurité".
Le 21 juin, Emmanuel Macron a réitéré sa position dans un appel téléphonique avec le président élu iranien Massoud Pezechkian. "Cécile Kohler et Jacques Paris doivent être libérés. Leur détention inhumaine est injuste. J'attends leur retour en France", a-t-il plaidé avec vigueur auprès de Massoud Pezechkian. Le matin même du 23 juin, l'ambassadeur d'Iran en France a affirmé sur RTL être "favorable à une libération rapide" des deux Français. "Nous n'avons cessé d'exiger leur libération immédiate et inconditionnelle depuis leur arrestation il y a plus de trois ans", a réagi le porte-parole du Quai d'Orsay.
"On craint que Cécile et Jacques meurent sous les bombes"
Jusque-là, la France était sans nouvelles des deux prisonniers depuis que des frappes ont touché la prison où ils sont retenus, soit la prison d'Evin, lors de la guerre entre Israël et l'Iran. Située au nord de la capitale iranienne, cette prison détient de nombreux opposants politiques, journalistes, ainsi que plusieurs ressortissants étrangers. Parmi eux, deux Français : Cécile Kohler et Jacques Paris. Ils étaient déjà accusés "d'espionnage" par le régime islamique iranien, mais sans précision pour quel pays ils auraient espionné. Ils sont considérés comme des "otages d'État" par la France. Les autorités françaises avaient eu "l'assurance" qu'ils n'avaient pas été blessés dans la frappe.
La sœur de Cécile Kohler, Noémie, avait dénoncé auprès de l'AFP une attaque "complètement irresponsable" qui "met nos proches en danger de mort". Cécile Kohler est détenue depuis plus de trois ans avec son compagnon Jacques Paris dans ce centre pénitentiaire. "On n'a aucune nouvelle, on ne sait pas s'ils sont encore vivants, on est paniqués", ajoutait-elle, appelant les autorités françaises à "condamner ces frappes extrêmement dangereuses" et à faire libérer les prisonniers français.
"Tous les prisonniers sont en danger" affirme-t-elle. "Depuis le début de la guerre, c'est ce qu'on craint. On craint que Cécile et Jacques meurent sous les bombes. On craint aussi que tout ce chaos engendré par des frappes sur la prison puissent occasionner des émeutes qui puissent déborder les autorités iraniennes et que ça puisse finir dans le sang", alertait la sœur de l'enseignante sur France info.