Netanyahou explique pourquoi il réintroduit l'aide humanitaire à Gaza, ce n'est pas du tout pour aider les Palestiniens
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a justifié lundi 19 mai 2025 la reprise limitée de l'aide humanitaire à Gaza, non pas pour aider les Palestiniens, mais "pour des raisons diplomatiques". Le but affiché ? Eviter une famine qui compromettrait le soutien international à l'opération militaire israélienne.
"Depuis le début de la guerre, nous avons affirmé que pour atteindre la victoire, une condition essentielle doit être remplie : nous ne pouvons pas permettre une situation de famine à Gaza. Personne ne nous soutiendra si cela se produit", a-t-il déclaré, comme le rapporte le média d'information israélien I24 News.
Il a précisé que "pour obtenir la victoire, ce problème doit être résolu" et que "jusqu'à l'établissement de zones d'aide désignées, une assistance minimale de transition doit être fournie pour prévenir la famine". Cette aide, qui doit entrer dès lundi via une entreprise américaine, se composera notamment de fournitures médicales, de lait infantile et de farine. La décision est jugée "difficile mais nécessaire" par Netanyahou, alors qu'Israël subit une pression internationale croissante liée au blocus imposé à Gaza depuis le 2 mars.
Depuis des semaines, les Nations unies et les organisations d'aide internationale présentes dans l'enclave palestinienne alertent sur des pénuries jugées critiques. Le rapport IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) du 12 mai fait état d'un "risque critique de famine", alors que 22% de la population est sur le point de basculer dans une situation jugée "catastrophique". Dans ce contexte, le Premier ministre a également annoncé le lancement d'"opérations terrestres de grande envergure" visant à "prendre le contrôle de toutes les zones de la bande de Gaza".
Pour Rami Abou Jamous, journaliste indépendant sur place cité par France 24, cette aide représente "une bouffée d'oxygène à la population après 70 jours de famine et de blocus hermétique". La décision est toutefois critiquée par certaines figures de l'extrême droite israélienne, dont Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité intérieure, qui est convaincu que l'aide alimentaire bénéficiera aussi au Hamas.