Canicule à l'école : de nombreuses classes encore fermées, comment ça marche ?

Canicule à l'école : de nombreuses classes encore fermées, comment ça marche ? Encore une centaine d'établissements scolaires n'ouvrent pas leurs portes ce mercredi 2 juillet. Ils ont préféré ne pas faire venir les enfants en cours suite à la chaleur.

Environ 750 lundi, 2200 mardi, ce mercredi 2 juillet, ils ne sont plus que 136 établissements scolaires à ne pas avoir ouvert leurs portes, a indiqué le ministère de l'Education. Si 4 départements sont encore placés en vigilance rouge canicule, la chaleur commence à faiblir par l'ouest. De plus, de nombreux établissements ne font pas cours le mercredi. Mardi soir, le ministère a tout de même de nouveau invité les familles qui le peuvent à garder leurs enfants chez eux dans les départements en vigilance rouge, donc ce mercredi dans l'Aube, l'Yonne, le Loiret et le Cher.

Dans l'Aube mardi, 16% des écoles ont fermé. Par ailleurs, à Melun, en Seine-et-Marne, les mesures de prévention sont allées plus loin puisque la mairie a décidé de fermer ses écoles mardi 1er et mercredi 2 juillet. Sophie Primas, porte parole du gouvernement, a affirmé sur Europe 1 ce mercredi matin que "le bon sens prévaut". "Parfois, les enfants sont mieux dans une salle de classe que dans des appartements très exposés". L'inverse peut aussi être vrai. Dans le dernier bilan de mardi, ce sont finalement 2213 établissements qui ont fermé lors de la journée la plus chaude, dont 2200 écoles, 12 collèges et 1 lycée. 1762 établissements ont alors assuré un service d'accueil.

Une décision prise localement

Alors pourquoi certaines écoles affichent portes closes et d'autres non ? Tout simplement parce que la fermeture des écoles est décidée, plutôt acceptée ou refusée, par le maire ou le préfet sur demande de la direction de l'établissement scolaire concerné. Il n'y a donc pas de décision imposée à un échelon départemental, régional ou national en cas de canicule. Les décisions étant propres à chaque école, elles ne s'appuient pas non plus sur un seuil de températures à partir duquel les écoles doivent fermer. D'autant que tous les établissements ne sont pas aussi sensibles aux fortes chaleurs. Reste que le déclenchement de la vigilance rouge facilite la prise de certaines mesures, dont la fermeture des établissements recevant du public et notamment des enfants comme les écoles ou les crèches.

Ni le ministère de l'Education, ni les établissements scolaires n'ont toutefois attendu la mise en place du niveau d'alerte maximal pour aménager les cours face aux très fortes chaleurs dominant le pays. "Il faut qu’on soit très vigilants quand on a des températures telles que ce qui est annoncé", déclarait la ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne dès dimanche soir sur France 3 alors que des pointes à 40°C étaient déjà annoncées. "On doit être pragmatique, prendre des décisions au cas par cas dans chaque territoire", ajoutait la ministre. "Quand on a des écoles qui sont bien isolées naturellement, elles peuvent accueillir les élèves, mais s'il y a un problème, il faut à la fois permettre à des parents qui le peuvent de pouvoir garder leurs enfants à la maison, et en même temps avoir des solutions pour ceux qui ne le peuvent pas", précisait-elle.

Evoquant des "aménagements spécifiques du fonctionnement des écoles et établissements scolaires", le ministère détaillait dans un communiqué que "lorsque cela est possible, les parents pourront garder leurs enfants à domicile s'ils le souhaitent", mais précise que les établissements scolaires doivent "adapter leur organisation et l'utilisation des lieux en fonction de l'exposition au soleil, afin d'accueillir les élèves dans des espaces préservés de la chaleur".

Que faire si l’école de votre enfant reste ouverte ?

Le ministère de l’Éducation nationale a fait passer des consignes pour ces établissements, dont certains accueillent encore l’épreuve du grand oral du bac. Les établissements doivent "identifier les locaux les plus exposés et adapter l’organisation et l’utilisation des espaces en fonction de l’exposition", "maintenir les stores ou volets fermés lorsque la façade est ensoleillée" et "limiter l’ouverture des fenêtres". Ils se doivent également de "sensibiliser les parents à la nécessité d’adapter l’habillement des élèves, de prévoir des casquettes et des lunettes de soleil", "faire boire régulièrement les élèves et les inviter à mouiller leur peau", "réduire les activités physiques et supprimer les sorties aux heures les plus chaudes" et "adapter l’alimentation en évitant les aliments trop gras ou trop sucrés afin de prévenir la déshydratation".

L’Éducation nationale refusant d’avancer la date des vacances scolaires, prévue ce vendredi 5 juillet, les enfants dont l’école reste ouverte doivent normalement aller en classe. En effet, si l’école est ouverte et que l’enfant n’a pas une raison valable de ne pas y aller, comme un problème de santé, les parents ont l’obligation de le présenter. En ces conditions de fortes chaleurs, Élisabeth Borne plaide plutôt pour la souplesse et le "cas par cas".

Un droit de retrait des enseignants ?

Mais face à de telles chaleurs, certains enseignants qui travaillent dans des écoles qui ont prévu de rester ouvertes ont dénoncé des conditions impossibles pour travailler : "Le matin, il fait 28 à 29 degrés dans les salles de classe malgré l'aération, et l'après-midi, on peut monter jusqu'à 33 ou 34 degrés. À terme, si vraiment, il fait très chaud, on risque des malaises", a justifié Emmanuel Adjouadi, adjoint au maire en charge de la vie associative et de la démocratie de proximité, dans les colonnes du Monde.

Alors, ils peuvent utiliser leur droit de retrait, qui consiste d’abord à remplir un "Registre de Danger Grave et Imminent", à transmettre à leur académie. Ils doivent apporter des preuves de ce danger, avec la photo d’un thermomètre dans les salles de classe et des fenêtres sans rideaux ou volets. Les enseignants doivent ensuite informer les parents qu’ils font usage de leur droit de retrait avec une affiche à l’entrée de l’établissement : "Aucun élève ne sera accepté à l’école à cause de la canicule." Les professeurs ne pourront pas, pour autant, rester chez eux. Ils devront être présents dans l’établissement tout au long de la journée en attendant les consignes de l’inspecteur auquel ils sont rattachés.

Dernières mises à jour

10:25 - "Le bon sens prévaut"

Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a affirmé sur Europe 1 que c'est le "bon sens qui prévaut" avec des décisions prises localement. "Parfois, les enfants sont mieux dans une salle de classe que dans des appartements très exposés". L'inverse est aussi possible. 

10:18 - 136 écoles fermées ce mercredi

Mardi, plus de 2000 écoles ont fermé à cause de la chaleur. Ce mercredi, elles ne sont plus que 136. La canicule commence à s'atténuer par l'ouest, même si la journée restera chaude sur la majorité du territoire. De nombreux établissements donnent cours sur une semaine de quatre jours et donc les élèves ne viennent pas en classe le mercredi.